Historique

De 2008 à 2013, Monsieur Albert Bachmann était Syndic. Ce dernier souhaitait remplacer l’Hôtel du Lac existant, alors en décrépitude. Par ce biais, il désirait améliorer l’offre hôtelière d’Estavayer.

L’hôtel était, alors, propriété de la société « Hôtel du Lac – Restaurant le Débarcadère » dont l’actionnaire était Monsieur Raess. Le service de l’hôtel n’offrait pas satisfaction. Le lieu intégrait également le milieu de la prostitution.

C’est ainsi qu’un groupe d’investisseurs, de promoteurs et de spécialistes fut rassemblé pour racheter les actions à Monsieur Raess, afin de permettre à la commune de démarrer un projet hôtelier de qualité.

A l’époque, l’idée du Syndic était de faire un hôtel de 100 chambres au minimum avec pour ambitions d’y exploiter également un casino, des salles de séminaires et d’autres services touristiques.

Trouvant le projet intéressant, les investisseurs ont promis d’acquérir les actions en 2008, pour finalement les acheter en 2013.

Un concours d’architecture est lancé et un projet, nommé « Othello », sélectionné.

Au cours de cette période, les relations avec la commune étaient très positives, des compromis étaient fréquemment trouvés, favorisant ainsi la progression du projet. Le Syndic, démontrant une volonté affirmée, exprimait le souhait de trouver rapidement des solutions.

La population staviacoise, elle, n’était alors pas vraiment prête à accueillir un tel projet. De plus, la création d’un casino s’est avérée impossible.

Le projet Othello a été présenté au public mais n’a pas été bien accueilli par la population.

En 2013, André Losey a succédé à Albert Bachmann. Monsieur Losey n’avait pas les mêmes ambitions qu’Albert Bachmann et n’était pas acquis au projet Othello. Toutefois, durant la première année de sa syndicature, il a souhaité continuer les pourparlers avec les promoteurs. Il est néanmoins rapidement apparu que, à défaut d’un engagement de sa part, des solutions n’ont pas pu être trouvées et ses revendications concernant les conditions de développement ont été jugées irréalistes aux yeux des investisseurs.

En 2014, conformément aux demandes de son prédécesseur, il a été proposé de modifier le Plan d’Aménagement Local (PAL) d’Estavayer pour permettre la réalisation du projet, ceci aux frais des promoteurs.

Cependant, le retour du canton a été négatif, non à cause du projet mais principalement pour des raisons de circulation et d’aménagement global, notamment en ayant des réflexions sur des parcelles voisines non communales.

Il en est ressorti qu’un Plan d’Aménagement Détaillé (PAD) serait nécessaire.

Le calendrier politique de l’autorité communale a été ensuite largement consacré à la fusion des communes qui se finalisera en 2017.

En 2017, sans reprendre contact avec les promoteurs en place, unilatéralement, la commune a décidé de résilier le droit de superficie (DDP) dont bénéficiaient les propriétaires, sous prétexte de la non exploitation de l’hôtel et de son manque d’entretien.

Le nouvel homme fort de la commune est Monsieur Eric Chassot qui annonce, une année plus tard, à la presse développer un nouveau projet d’hôtel avec une nouvelle société de promotion. Il prétendait, à ce moment, que l’hôtel serait opérationnel d’ici à 2020 et que la situation d’enlisement actuelle était due uniquement à la société Hôtel du Lac, anciens partenaires de la commune. Or, il oubliait d’expliquer que les nouveaux promoteurs auraient dû, de toute manière, passer par l’adoption d’un PAD.

La Commune a persévéré dans son action judiciaire depuis 2017, sans ouvrir une quelconque porte de discussion avec les propriétaires de l’Hôtel du Lac, ceci malgré un projet de rénovation complète déposé en 2019 auprès de l’autorité communale, bloqué à la Préfecture depuis lors. Par la suite, un nouveau projet de rénovation et d’agrandissement de l’hôtel est présenté au Conseil Communal en 2022.

De son aveu, Eric Chassot a avoué être à zéro ou presque avec le PAD en 2022.

Lors de sa conférence de presse en février 2024, pour parler de la décision du Tribunal Fédéral (TF) liée à son action, Eric Chassot a annoncé qu’il n’avait pas encore perdu et aurait obtenu gain de cause sur l’état de l’Hôtel du Lac. Certes le jugement du TF renvoie l’action auprès du Tribunal Cantonal, mais désavoue ce dernier. En d’autres termes, la commune a clairement succombé.

A notre grand désarroi, Eric Chassot a décidé unilatéralement son annonce publique, sans téléphone, sans discussion, sans tentative de conciliation avec les propriétaires de l’Hôtel du Lac. Malgré les demandes répétées des promoteurs, la Commune persiste dans son action judiciaire au détriment des intérêts des investisseurs et des staviacois.

Ceci dit, le dernier projet remis à la commune en 2022 s’avère réalisable, malgré les surcoûts engendrés par les actions judiciaires et politiques. Bien entendu, des compromis devront être trouvés, des concessions devront être faites par les parties, mais, si chacune d’elles y met du sien, le projet pourra se réaliser.

Depuis 2008, le groupe de promotion a en partie changé. En effet, entre 2008 à 2010, certains partenaires ont décidé de quitter le projet, au regard de l’impossibilité de réaliser un casino.

De 2014 à 2016, la société Hôtel du Lac a mandaté une société spécialisée pour vendre le projet et /ou rechercher de nouveaux partenaires. Durant cette période également, au vu de l’enlisement du projet, certains actionnaires ont souhaité se retirer.

Un dossier de vente / d’actionnariat a été adressé à un petit nombre d’investisseurs qui auraient pu être intéressés à rejoindre l’aventure. Ces démarches ont été faites en toute confidentialité et les intéressés avaient à l’époque signé des conventions s’engageant à la non-divulgation des informations reçues.

La résiliation du DDP en 2017 a mis fin à toute tentative de vente et / ou changement d’actionnariat.

En 2018, à la suite des annonces faites par la commune pour présenter un nouveau projet élaboré avec Messieurs Grosso, Rubin et Piller, les actionnaires de l’hôtel ont pris contact avec ces derniers, afin d’essayer de collaborer et/ou de céder leurs parts à prix coûtant.

Messieurs Grosso, Rubin et Piller ont dénigré les propositions et n’ont pas daigné répondre à l’appel, ceci au grand regret des actionnaires en place.

Il est à noter que, lors de débats publiques relatés à la presse, l’un d’eux a laissé entendre que l’Hôtel du Lac était l’un de ses projets en cours. Ceci n’a pas manqué de surprendre les propriétaires de l’hôtel. Ces derniers regrettent que la décision du TF n’ait pas poussé la Commune à enterrer la hache de guerre et que, au contraire, Eric Chassot évoque devant les caméras le sentiment d’avoir été « roulé dans la farine », alors qu’il serait temps de trouver une solution commune pour aller de l’avant.